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Survivances linguistiques africaines dans les créoles : permanence de mots et préservation de sens ; le fɔngbe du benin et le créole haïtien
Comlan Zéphirin TOSSA
mercredi 18 juin 2008


Résumé

Les langues créoles sont nées, pour la plupart, dans des milieux où l’esclavage a mis ensemble des personnes ne parlant pas la même langue. Elles sont des langues à part entière tout en présentant des survivances des langues africaines. Dans le créole haïtien, on note des traits de langues africaines proches du fongbe, une des langues principales de la République du Bénin. La présence du vodun à Haïti est une preuve qu’une grande partie de la population d’Haïti provient du Bénin. Dans cet article, la langue fongbe est prise comme base pour montrer que le créole haïtien a été généré, pour l’essentiel, par un processus de relexification par lequel les mots ont gardé des formes phoniques correspondant au français, mais ont conservé des sens conformes au fongbe. Cette permanence des mots du français avec la préservation des sens du fongbe a été évoquée par d’autres auteurs. Mais, ces auteurs n’ont pas justifié pourquoi ce sont les traits sémantiques qui sont préservés. Nous soutenons, dans cet article, que ce sont des raisons d’ordre psychosociologique et historique qui sont à la base de ces préservations de sens. Dans leur lutte pour leur survie en tant qu’êtres humains, les esclaves ont voulu conserver leurs cultures en gardant ce qui sous-tend ces cultures : les sens des mots de leur langue maternelle.





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