Résumé
La tradition orale est une source indispensable de l’histoire africaine. Mais le texte oral est sujet à toutes sortes d’altérations. Si certaines sont liées à la nature du matériau oral, d’autres sont intentionnelles et la linguistique, auxiliaire privilégié de l’histoire parmi les sciences du langage, est peu adaptée au traitement du texte. Nous envisageons de contribuer à l’étude des sources de l’histoire africaine par une approche discursive de la tradition orale. Notre corpus consiste en deux textes de la tradition mandingue prétendant au même statut d’acte fondateur d’un Etat du 13e siècle. L’analyse comparée du lexique et de l’énonciation des textes montre que l’un est un faux document, construit par divers procédés dont notamment la captation et la subversion du texte concurrent.