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La grammaticalisation des prépositions : Le cas de au-dessus
Fidèle DIEDHIOU
lundi 4 juillet 2011


Résumé

La grammaticalisation n’a pas réussi à établir une frontière étanche entre adverbe et préposition depuis le latin. Nous remarquons que du XIIIe au XXe siècle, la liste des différentes prépositions n’a pas beaucoup varié. Les prépositions de et à étaient de beaucoup les plus employées. Cependant, des changements se sont opérés : à a perdu certains emplois, la préposition en a retrouvé d’autres. Les enclitiques el et ès ont disparu, mais ès a survécu dans certaines expressions et uniquement devant des noms savants au pluriel : Licence ès lettres… Dessus, du latin desussum (desursum fréquemment écrit desusum) composé de de et de sursum signifiant « en haut, vers le haut » était préposition, adverbe et substantif. Il est substantivé au XIIe siècle, précédé du déterminant le : le dessus, avec le sens de « avantage ». Au XIIIe siècle, des locutions adverbiales et prépositionnelles ont été créées autour de cette base : au-dessus, au-dessus de et depuis le XVIe siècle, dessus est devenu un nom commun masculin invariable, signifiant la face, la partie supérieure de quelque chose (le dessus du livre). En ancien français, comme en français moderne, on reconnaît que la plupart des prépositions sont d’anciens adverbes employés pour préciser le sens d’un accusatif ou d’un ablatif. En ancien français, il y avait une série de mots ayant comme base étymologique le latin super « au-dessus », d’où est née la locution prépositive « au-dessus de » équivalant sémantiquement à sur. En plus de la valeur locative, la préposition (au) dessus ou sur avait une valeur nominale, une valeur temporelle et une valeur abstraite.





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