Résumé
Cet article examine le rôle de la censure dans les représentations romanesques de l’interprétation en Afrique pendant la période coloniale. Il met la notion de censure en relation avec la théorie de la politesse élaborée par Brown et Levinson (1978) et Kerbrat-Orecchioni (1996 ; 2002) dans le cadre de l’analyse conversationnelle. L’examen des exemples montre que dans l’exercice de ses fonctions, l’interprète africain utilisait la censure tantôt comme stratégie de politesse (pour préserver la paix sociale ou la face des destinataires de son discours), tantôt comme stratégie d’impolitesse (pour menacer la face de l’auteur du texte censuré).