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L’expression des valeurs d’emploi de « chez » dans les langues africaines : exemple du Krobou
Alain A ADEKPATE
vendredi 1er juin 2012


Résumé

La préposition chez du français à l’emploi de laquelle est associé, du point de vue conceptuel, un ensemble de valeurs, n’a pas toujours d’équivalent exact dans certaines langues telle que le krobou, langue de la famille kwa de Côte d’ivoire. Le présent article examine la ou les modalités formelles d’expression des valeurs d’emploi de chez qu’il est possible de rencontrer dans cette langue. Ainsi, il apparaît que le krobou atteste les valeurs spatiale, comitative, de « façon d’être, de faire de N », de « selon N, de l’avis de N » et méronymique qui, conformément à l’hypothèse défendue ici, ressortissent à la notion générale de « rattachement à la sphère personnelle d’un référent » (humain ou non humain). Pour leur expression, les quatre premières valeurs mettent en jeu un syntagme dit génitival pris dans un sens proprement syntaxique, dont le déterminant est assumé par un terme représentant le référent à la sphère personnelle duquel est rattaché une entité, une propriété, un évènement, une caractéristique, et le déterminé étant assumé, non seulement par la forme réduite facultative d’un nom, jì « chose », mais aussi nécessairement par l’un des noms déictiques de sens locatif, sɛ̀nɛ̰́ « là-bas » / lājī « ici » dont la fonction est d’apporter une précision topométrique dans le rapport de l’énonciateur à l’environnement, au cadre spatial, cognitif ou socio-culturel que le syntagme génitival permet de construire. La valeur méronymique met en jeu une structure de prédication verbale transitive ou ses variantes.





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