Résumé

Cette étude de la motivation onomastique dans les romans « Les naufragés de l’intelligence » et « La carte d’identité » d’Adiaffi met en relief la fonction programmatique des noms des personnages et des lieux-scènes du déroulement de l’événement raconté. A travers une analyse métalinguistique des noms de personnages et de lieux, l’on a droit à une forme d’esthétique de la scatologie, la laideur morale qui se traduit à travers la dénomination onomastique. En effet, dans ces romans, la trame se construit sur la fonction pragmatique des anthroponymes et des toponymes qui présentent la laideur morale à travers les actes posés par les personnages qui sont condamnés par les noms qu’ils portent ; leur destin est ainsi figé à travers leurs noms. Ces noms sont liés à un processus implicite d’orientation du discours. Dès lors, la trame du roman se construit et évolue en fonction de la valeur sémantique des anthroponymes et des toponymes. La dénomination onomastique dans ces œuvres apparaît à cet effet comme une démarche énonciative qui, de par son conglomérat de sèmes et d’images métaphoriques qui proviennent d’emprunts linguistiques, concourt, à la fois, à l’économie pragmatique discursive et à la singularité de l’œuvre romanesque, étant donné que l’écrivain ne prend pas en compte la compétence linguistique et culturelle du lecteur.