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Hybridation et productivité lexicale en français parlé au Burkina
Alou KEITA
samedi 15 juin 2013


Résumé

L’hybridation, procédé de création lexicale, est présente en français parlé et écrit au Burkina (FPB). Elle n’est pas à confondre avec l’emprunt, et il faut distinguer l’hybridation morphologique et l’hybridation syntaxique. Celle morphologique, objet de la présente étude, se subdivise en deux : l’hybridation par composition et l’hybridation par dérivation. L’hybridation par composition comprend : l’hybridation par composition ‘‘populaire’’, l’hybridation par composition ‘‘savante’’, et l’hybridation par réduction et adjonction de constituants (mots-valises hybrides). Les composés hybrides du FPB attestent cinq structures morphologiques : français + langue africaine, langue africaine + français, langue africaine 1 + langue africaine 2, langue africaine + anglais, français + anglais. Les langues africaines les plus impliquées dans l’hybridation sont : le dioula, le mooré et le fulfulde. L’hybridation par dérivation est essentiellement attestée dans les catégories nominale et verbale. Les dérivés hybrides verbaux attestent la structure : base étrangère + désinence verbale française, et les nominaux la structure : base étrangère + suffixe français. On rencontre plus de noms hybrides que de verbes et d’adjectifs hybrides et pratiquement jamais d’adverbes hybrides. Au sein de chaque catégorie lexicale, il existe des éléments plus productifs que d’autres, et il y a des lexies qui sont à la base d’une plus grande productivité.





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