Résumé
La recherche en sociolinguistique considère depuis plusieurs années la langue comme un ensemble de pratiques d’une part, et d’autre part comme un ensemble de représentations des locuteurs et des linguistes. Prenant en considération ce second paradigme, l’intérêt de cet article est de montrer que dans une situation d’hétérogénéité linguistique comme celle de Dschang, les attitudes et représentations linguistiques des locuteurs participent à la consolidation du processus d’intégration. Les questions soulevées sont entre autres celles de savoir comment les locuteurs parviennent à s’insérer et à communiquer malgré le pluralisme linguistique avéré . Dans une approche à la fois quantitative et qualitative, l’article problématise tour à tour les représentations inhérentes à la pluralité de langues, le français d’intégration à la ville dans ses diverses dénominations et les facteurs sociopolitiques ayant favorisé son usage prépondérant.